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Harcèlement - Témoignage de Marie Ambourg auprès des élèves de 6ème au collège Foch

Par AdminML JAURES, publié le samedi 27 avril 2024 16:22 - Mis à jour le samedi 27 avril 2024 16:22
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Harcèlement

 

Témoignage de Marie Ambourg auprès des élèves de 6ème au collège Foch de Saint-Affrique

 

Comme chaque année ,   les élèves de 6ème bénéficient d’interventions sur le thème de l’Empathie et du Harcèlement en partenariat avec des professionnels de l’éducation ( professeurs , assistante sociale , infirmières scolaires  ) et des parents d’élèves , tous ayant reçu une formation en amont.

 

Ce jeudi 28 mars , c’est  Marie Ambourg qui est venue apporter son témoignage .

Auteure du livre «  Laissez-moi partir » , et ancienne élève du lycée La Cazotte , Marie a pu évoquer et échanger sur ces 15 années , du primaire au lycée, pendant lesquelles  elle a subi du harcèlement scolaire «  J’ai connu plusieurs  types de harcèlement : par téléphone , physique ( les coups ) ,  les moqueries , l’exclusion , » Il ne faut pas oublier que le harcèlement sexuel ( comme les attouchements) peuvent faire partie du problème , même jeune.  

« Il y a des choses qui se voient et d’autres qui ne se voient pas »

« En  primaire , le plus dur c’était que les copines ne me défendaient pas et en plus  elles rigolaient avec mon harceleur , j’avais de la haine contre ceux qui ont vu et n’ont rien fait »

 

En tant que victime il est très difficile d’en parler : par honte , par crainte que la parole soit mise en doute ou par peur de représailles .

Le pire des « conseils » :  «  Ne répond pas , ils se lasseront »

 

La personne victime met alors des stratégies en place pour éviter de croiser son harceleur .

Cela prend tellement de place dans la tête , cela fait tellement mal  que la perte de confiance en soi «  T’es trop nulle », les  crises d’angoisse , les idées suicidaires  entraînent un repli sur soi et c’est un cercle vicieux.

 

Si personne n’agit ,  ne dénonce ( on n’est pas une « balance » lorsqu’on dénonce des faits graves)  la personne qui subit du harcèlement s’enferme , adopte une attitude de victime et ça ne s’arrête pas .

Le rôle des témoins ( ceux qui voient )est primordial : il faut se mettre à plusieurs pour en parler aux adultes .

 

Pour Marie , une personne a pu alerter ses parents lorsqu’elle était au collège .Lors du dépôt de plainte en gendarmerie, pour la première fois , on lui a dit : « on vous croit »

Mais le retour au collège a été très difficile : le regard et les réflexions des élèves n’étaient pas bienveillants .

Certains ont pu s’excuser , mais le cauchemar de Marie n’a pu prendre fin .

« J’ai arrêté les études , je ne sortais plus , j’ai fait une dépression , des crises d’angoisse , et j’ai encore des problèmes de santé  aujourd’hui liés à cette situation. »

 

« Ma reconstruction a pu commencer lorsqu’un employeur m’a donné la chance de travailler ,  ça a pris 10 ans ! »

 « J’ai aussi pris contact avec un ancien «  harceleur » .  On a parlé pendant 5 heures ! Il a pris conscience de ce qu’il me faisait lorsque sa propre sœur a subi les mêmes choses , il s’est excusé . Il a eu du courage . Ça m’aide à aller de l’avant . »

 

Merci Marie pour ce témoignage bouleversant.

A plusieurs , on est plus fort , unissons nous pour dénoncer les situations de harcèlement .

 

Marie-Andrée Cazottes

infirmière scolaire

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