Harcèlement - Témoignage de Marie Ambourg auprès des élèves de 6ème au collège Foch
Harcèlement
Témoignage de Marie Ambourg auprès des élèves de 6ème au collège Foch de Saint-Affrique
Comme chaque année , les élèves de 6ème bénéficient d’interventions sur le thème de l’Empathie et du Harcèlement en partenariat avec des professionnels de l’éducation ( professeurs , assistante sociale , infirmières scolaires ) et des parents d’élèves , tous ayant reçu une formation en amont.
Ce jeudi 28 mars , c’est Marie Ambourg qui est venue apporter son témoignage .
Auteure du livre « Laissez-moi partir » , et ancienne élève du lycée La Cazotte , Marie a pu évoquer et échanger sur ces 15 années , du primaire au lycée, pendant lesquelles elle a subi du harcèlement scolaire « J’ai connu plusieurs types de harcèlement : par téléphone , physique ( les coups ) , les moqueries , l’exclusion , » Il ne faut pas oublier que le harcèlement sexuel ( comme les attouchements) peuvent faire partie du problème , même jeune.
« Il y a des choses qui se voient et d’autres qui ne se voient pas »
« En primaire , le plus dur c’était que les copines ne me défendaient pas et en plus elles rigolaient avec mon harceleur , j’avais de la haine contre ceux qui ont vu et n’ont rien fait »
En tant que victime il est très difficile d’en parler : par honte , par crainte que la parole soit mise en doute ou par peur de représailles .
Le pire des « conseils » : « Ne répond pas , ils se lasseront »
La personne victime met alors des stratégies en place pour éviter de croiser son harceleur .
Cela prend tellement de place dans la tête , cela fait tellement mal que la perte de confiance en soi « T’es trop nulle », les crises d’angoisse , les idées suicidaires entraînent un repli sur soi et c’est un cercle vicieux.
Si personne n’agit , ne dénonce ( on n’est pas une « balance » lorsqu’on dénonce des faits graves) la personne qui subit du harcèlement s’enferme , adopte une attitude de victime et ça ne s’arrête pas .
Le rôle des témoins ( ceux qui voient )est primordial : il faut se mettre à plusieurs pour en parler aux adultes .
Pour Marie , une personne a pu alerter ses parents lorsqu’elle était au collège .Lors du dépôt de plainte en gendarmerie, pour la première fois , on lui a dit : « on vous croit »
Mais le retour au collège a été très difficile : le regard et les réflexions des élèves n’étaient pas bienveillants .
Certains ont pu s’excuser , mais le cauchemar de Marie n’a pu prendre fin .
« J’ai arrêté les études , je ne sortais plus , j’ai fait une dépression , des crises d’angoisse , et j’ai encore des problèmes de santé aujourd’hui liés à cette situation. »
« Ma reconstruction a pu commencer lorsqu’un employeur m’a donné la chance de travailler , ça a pris 10 ans ! »
« J’ai aussi pris contact avec un ancien « harceleur » . On a parlé pendant 5 heures ! Il a pris conscience de ce qu’il me faisait lorsque sa propre sœur a subi les mêmes choses , il s’est excusé . Il a eu du courage . Ça m’aide à aller de l’avant . »
Merci Marie pour ce témoignage bouleversant.
A plusieurs , on est plus fort , unissons nous pour dénoncer les situations de harcèlement .
Marie-Andrée Cazottes
infirmière scolaire